les acouphènes

 

     Selon certaines études menées aux USA,  9 personnes sur 10 soient en mesure d’entrer plus ou moins facilement en état d’hypnose. Deux conditions sont tout de même à remplir,  les sujets ne doivent pas nourrir d’a priori négatif concernant l’hypnothérapie et ils doivent manifester un net désir d’être aidé et pris en charge dans le cadre du traitement de leur acouphène.

 

     Aujourd'hui 6 à 7 patients souffrants d’acouphènes sur 10 tireraient un bénéfice de l’hypnothérapie. Un peu plus de 3 personnes sur 10 témoigneraient des bienfaits de l’hypnose, alors même que ces dernières étaient considérées comme résistantes aux autres formes de thérapie.

 

     C’est parce qu’elle entend agir sur l’inconscient, sur l’imagination, sur la mémoire ainsi que sur nos réactions conditionnées que l’hypnose va reprogrammer les réactions induites par les symptômes acouphéniques.

 

     L’hypnothérapie permet d’agir sur deux niveaux complémentaires. Il s’agira tout d’abord de dissocier l’acouphène, la perception sonore, du corps. Cela signifie que l’hypnose va amener le cerveau à considérer le son parasite autrement de façon à ce que ce dernier s’efface.

     Au second niveau, l’état hypnotique va agir directement sur les répercutions émotionnelles liées aux acouphènes. Les sentiments de détresse, d’anxiété, d’irritabilité et de stress seront peu à peu neutralisés ce qui aura pour effet de diminuer la saillance des bruits parasites, c’est à dire leur propension à surgir dans le champ de conscience.

 

     Les symptômes acouphéniques et les états émotionnels toxiques tels que le stress sont étroitement corrélés. Les tensions, la nervosité ainsi que les états dépressifs souvent consécutifs à la survenue ou à la persistance des acouphènes sont autant de facteurs aggravants qui alimentent la nuisibilité de l’acouphène.

     L’inverse peut également être vrai : bien souvent, le fait émotionnel peut être à l’origine de l’apparition de symptômes acouphéniques. Il s’agit d’une boucle de rétroaction, une sorte de cercle vicieux qui peut s’alimenter dans un sens ou dans l’autre.

 

 

    L’hypnose, grâce à ses effets anxiolytiques et régulateurs, agirait en profondeur en stimulant le système dit « parasympathique » lequel est en charge de la détente du corps et, par effet d’entrainement, de l’esprit.

 

     Les récents progrès en Neurosciences et Neuropsychologie nous apprennent que les stimulus sonores négativement connotés sont traités par le cerveau comme signifiants, c’est à dire vecteur d’alerte voire, de danger. Il apparaît donc logique que la réponse émotionnelle induite en répercussion à ces stimulus soit de nature négative. C’est cette connotation négative, dite aversive, qui installe l’acouphène au premier plan de la conscience.

     A l’inverse, un son neutre qui sera perçu de manière non-problématique aura d’autant plus de chance de disparaître lui-même du champ de conscience car dépourvu de connotation aversive. Ce « noyage » progressif du stimulus sonore qui tend à s’effacer est caractéristique du processus d’habituation.

     L’hypnothérapie, en cherchant à débarrasser l’acouphène de son enveloppe émotionnelle, se veut un moyen de déclencher et/ou d’accélérer ce phénomène d’habituation.

 

     Le délais nécessaire pour parvenir à un résultat varie en fonction du niveau de connotation aversive de l’acouphène. Alors que le processus d’habituation pourra être activé en quelques heures pour ce qui concerne un stimulus neutre, ce délais pourra considérablement augmenter en cas de stimuli mal vécus.

C’est la raison pour laquelle il nous est en général facile de nous accoutumer à une odeur agréable, jusqu’à oublier celle-ci, alors même qu’il nous sera impossible de ne pas considérer négativement une odeur fétide.

    Ce n’est donc pas l’acouphène qui créé la problème mais bel et bien le sens que nous lui rattachons. Et c’est ici que l’hypnose entend agir. En effet, ses outils permettent de mettre en perspective la signification émotionnelle accordée aux symptômes acouphéniques. Cela va faciliter le travail naturel d’habituation lequel peut parfois être en panne.

 

     L’hypnothérapie, grâce à ses capacité correctives, va progressivement reprogrammer le cerveau afin que celui-ci soit en mesure de filtrer correctement les stimuli avant que ceux-ci ne viennent envahir le champ de conscience.