gestion de la douleur

 

     TOUTE DOULEUR DOIT EN PREMIER LIEU AMENER UNE CONSULTATION MÉDICALE DANS LE BUT D’ÊTRE EXPLORER AFIN D'ÉLIMINER UNE ÉVENTUELLE LÉSION OU PATHOLOGIE.

 

    Selon l'OMS, "la douleur est une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable, liée à une lésion tissulaire existante ou potentielle ou décrite en termes d’une telle lésion". C’est donc une expérience complexe comprenant des caractéristiques tant sensorielles, qu’émotionnelles, cognitives et motivationnelles.

     La douleur est un langage du corps. Elle est l’expression d’un dysfonctionnement, un signal d’alarme.

Chaque être humain ressent la douleur d’une manière qui lui est propre.

     Elle est  influencée par les représentations de chacun, le vécu de celui-ci au sens large (vécu par rapport à d’autres douleurs qu’il a connues, par rapport à ses événements de vie), de telle sorte qu’une même cause, selon la personnalité de chacun, peut produire des effets de forme et d’intensité différentes.

C’est tout le vécu émotionnel et corporel qui transparaît dans la douleur.

 

     L’utilisation de l’hypnose est validée par de nombreuses études qui montrent que les suggestions peuvent modifier et réduire la perception de la douleur.

 

     Les techniques utilisant l’hypnose sont des jeux mentaux et des exercices d’imagination. L’action thérapeutique repose sur les dires du patient qui évoque volontiers, par des métaphores, les symptômes dont il souffre.

     La douleur est comparée à un étau qui serre, à un tube trop étroit, à une griffure, à un couteau qui transperce, une plaque de métal, des aiguilles, une barre tordue, etc.

     Le thérapeute utilise ces métaphores au cours de la séance d’hypnose pour les modifier voire en proposer d’autres plus adaptées au soulagement.

 

 

Les douleurs chroniques :

     

     L’hypnose, dans le contexte de la douleur chronique, peut être utile pour contrôler le niveau d’intensité de la douleur, pour gérer la douleur et/ou les émotions qui l’accompagnent, afin d’aider le patient à retrouver une qualité de vie acceptable.

 

     Elle permet au patient de découvrir et de développer de nouveaux outils personnels de gestion des différentes composantes de la douleur.

     

     Le patient souffrant de douleurs chroniques est souvent envahi par celles-ci et rencontre de la difficulté à se décentrer. L’hypnose permet alors d’élargir son champ de vision, en prenant du recul non seulement par rapport aux douleurs mais aussi par rapport à sa situation.

 

     Par ses suggestions pendant la séance d’hypnose, le thérapeute permet au patient de se focaliser sur d’autres éléments que la douleur, de recadrer la situation et de l’amener à découvrir ses propres ressources pour gérer la douleur.

 

     L’hypnothérapie permet d’agir à plusieurs niveaux : le niveau sensoriel (intensité par exemple), la gestion de la douleur (diminuer une anticipation négative par exemple), le niveau cognitif (faire des liens entre la douleur et des pensées négatives), le niveau émotionnel (en lien avec des deuils non faits par exemple), et le niveau motivationnel (l’aider à trouver des ressources lui permettant de se mobiliser, de devenir actif dans la prise en charge).

 

      Les outils hypnotiques utilisés pour moduler une douleur sont multiples, tels la distraction, l’imagerie mentale, l’apprentissage de la gestion des émotions, en particulier de l’anxiété et du stress, et de techniques permettant au patient de ne plus rester dans une pensée binaire du tout douloureux ou absence totale de douleur. 

     Toutes ces techniques tendent à permettre au patient de retrouver un contrôle sur la douleur et ses conséquences dans sa vie quotidienne et à retrouver une certaine autonomie.

     Le patient n’adoptera les suggestions hypnotiques que si elles peuvent s’intégrer dans son système de représentations, d’où l’importance et d’une anamnèse approfondie et du lien thérapeutique

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Traiter la migraine et les céphalées avec l’hypnose :

 

    Le consultant vient avec un diagnostic établit par un médecin.

Lors de la 1ère rencontre, un échange permettra d'identifier : les éléments déclenchants, les caractéristiques de la douleur, le type ( constriction, battements, brûlures, etc), son horaire d’apparition, son rythme...

     A partir de cela un protocole hypnotique sera établit basé sur des suggestions favorables au soulagement.

 

     Dans les céphalées de tension, l’hypnose tente d’interrompre la cascade : anxiété puis contractures musculaires (nuque et masséters) puis douleurs crâniennes.

 

     Toute sensation est modulable sous hypnose.

 

     Par exemple, une compression douloureuse peut être apaisée par le dévissage progressif d’un étau, si cette métaphore convient au patient. Les yeux fermés, le sujet imagine un décor, une couleur qu’il ressent comme apaisants. Rester en lien avec le patient, lui permet de décrire ce qui lui est impossible de modifier comme une sorte de résistance au changement qu'il va falloir tenter de contourner .Observer les progrès réalisés, les petits changements qui redonnent confiance.

 

     L’obtention de l’état hypnotique suffit souvent à stopper la douleur. La léthargie, le calme et la pénombre sont des éléments apaisants, ce qui explique que l’hypnose soit bien adaptée au traitement des céphalées.

     

     Une guérison totale peut être obtenue dans les céphalées de tension dès les premières séances. Pour les migraines, on assiste plutôt à un espacement et à une atténuation des douleurs, une rémission parfois, sans guérison vraie.

 

 

Le syndrome du côlon irritable :

 

     Le SII (Syndrome de l'Intestin Irritable ou Colon Irritable) représente est un véritable handicap quotidien altérant de façon majeure la qualité de vie des malades.

     Dans le Syndrome de l'Intestin Irritable, il a été constaté des anomalies de la motricité intestinale, une hypersensibilité viscérale par sensibilisation centrale et périphérique, une altération de la réponse au stress, des interactions neuroimmunologiques avec une réponse inadaptée à une inflammation digestive aiguë, des anomalies de la perméabilité membranaire mais aussi un dysfonctionnement dans la perception de la douleur. 

 

     Pour les pathologies digestives chroniques, le choix des suggestions va dépendre de chaque patient et de la relation à son médecin. L’accent est mis sur les ressources des patients qui ont déjà connu des périodes d’équilibre, de bien-être, et sont amenés à les retrouver.

 

     L’hypnose a largement démontré ses effets psychologiques positifs, en réduisant le niveau d’anxiété et de dépression chez les patients SII. Les patients avec Syndrome de l'Intestin Irritable ont des perceptions cognitives anormales de leurs symptômes.

 

     L’hypnose centrée sur l’intestin peut réduire la force des contractions dans le colon distal, normaliser la sensibilité rectale, améliorer la vidange gastrique, modifier le réflexe gastro-colique au repas et ralentir le temps de transit oro-cæcal diminuant ainsi la douleur abdominale et les symptômes digestifs

   

     Trois à cinq séances d’hypnose sont pratiquées pour amener les patients à faire l’expérience de percevoir leur corps différemment. Le passage par cette expérience est la condition sine qua non d’un changement possible et elle en dessine aussi les limites.

     On apprend aux patients à faire de l'Auto-hypnose. C'est un traitement qui soulagerait 50 à 60% des gens qui sont en échec sur d´autres traitements, donc cela semble très intéressant. 

     

     Toutes les pathologies digestives chroniques peuvent bénéficier de l’approche de l’hypnose selon les attentes des patients : reprendre confiance dans leur corps, calmer des spasmes, des saignements, des distensions, réguler le transit et sortir de l’invalidité qui en résultait.

 

 

La fibromyalgie :

 

     La fibromyalgie est une maladie complexe, que la médecine a encore du mal à comprendre. Reconnue par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1992, elle se caractérise par de nombreux symptômes : douleurs chroniques localisées (des "points" répartis sur tout le corps), troubles du sommeil, anxiété, vertiges, troubles digestifs, état dépressif...

   

      La fibromyalgie (aussi appelée fibrosite, polyentésopathie ou syndrome polyalgique idiopathique diffus) concernait 3 % à 5 % de la population française, dont 75 % de femmes. Au total, cela représente 2 à 3 millions de Français – dont 300 000 en situation invalidante sévère.

   

      Coté traitements, la France tâtonne encore. Démunis face à l'absence de lésions ou d'inflammations, les médecins prescrivent des antalgiques (paracétamol, codéine, tramadol), des antidépresseurs, des antiépileptiques, des cures thermales... mais aussi un soutien psychologique.

     

     Le drame des fibromyalgiques, c'est qu'ils ne sont pas reconnus : beaucoup d'entre eux éprouvent de la honte et de la culpabilité vis-à-vis de cette maladie mystérieuse, que certains médecins qualifient encore de mal imaginaire...

 

     C'est là le premier rôle de l'hypnothérapeute : lors de la première consultation, celui-ci va établir une relation de confiance (appelée "alliance thérapeutique") avec le patient. En clair, le praticien va prendre la personne au sérieux, lui témoigner de la considération et du respect. C'est une base absolument essentielle pour espérer une amélioration de la situation.

 

     Ensuite vient l'anamnèse. Ce (long) entretien permet à la personne de décrire sa maladie, ses symptômes... mais aussi de raconter son histoire.Dans de nombreux cas, un traumatisme peut être à l'origine du syndrome fibromyalgique : un divorce, des carences affectives, un déménagement, un accident de la route, un problème survenu pendant l'enfance, une maladie... Lors de l'anamnèse, l'hypnothérapeute repère ces charnières de vie – et surtout, la façon dont la personne en parle.

 

     Il ne s'agit pas de considérer que la fibromyalgie est une maladie imaginaire. Ceci est totalement faux! Aujourd’hui , des études tendent à prouver qu’il pourrait s’agir d’un dysfonctionnement des mécanismes centraux de contrôle de la douleur.

     Il y a une composante psycho-somatique à travailler. Les croyances, les contradictions existentielles, les certitudes de la personne (vis-à-vis de sa vie et de sa maladie) peuvent aggraver la douleur. C'est ce que nous allons entreprendre de modifier, en collaboration avec la personne.

Et ainsi intervenir sur les différents symptômes présents chez la personne fibromyalgique.